Je vais vous présenter la méthode ROBICSEK qu’ont décidé de tenter pour la première fois en France le Docteur Benhamed et le Professeur Wurtz à Valenciennes.
En septembre 2010, j’ai été opéré d'un Ravitch modifié à Lille. Durant les 6 mois de cohabitation avec la barre de soutien, mon thorax était quasi parfait.
En février 2011, date du retrait de la barre, il s’est affaissé à nouveau.
A savoir qu’il y a toujours un petit changement après retrait car la barre impose une hyper correction et la cage est souple.
Dans mon cas, la récidive est liée à la forme de mon sternum, à mon âge (40 ans à l'époque), à la méthode Ravitch modifiée qui raccourcit les cartilages trop longs et enfin, lors du retrait de la barre, le sternum à entraîné les néocartilages non consolidés vers l'intérieur.
Il faut savoir que chaque opéré réagit très différemment physiquement (et moralement) à un protocole pourtant "bien huilé" qui a fait ses preuves.
En janvier 2012, j'ai accepté de me faire réopérer avec la méthode ROBICSEK.
C'est une méthode américaine datant des années 70 qui consiste à faire une ostéotomie transversale cunéiforme du sternum. Ensuite une « toile » (plaque de Mersuture, mailles serrées par exemple) est tendue SOUS le sternum, repasse au dessus des côtes et est fixée solidement aux côtes et muscles inter-costaux, comme un hamac, qui restera en place définitivement puisqu’elle est synthétique et de fait non résorbable.
Explication de la technique par un résumé du compte rendu opératoire :
S’il y a déjà eu une suture pour une correction précédente, le chirurgien reprend celle-ci pour réaliser cette nouvelle intervention. (ce qui est mon cas)
- Désinsertion des pectoraux et des grands droits.
- Libération de la face antérieure du sternum jusqu'au lit des 3è cartilages puis libération des cotés.
- Libération pas à pas de la face postérieure (nécessite la désinsertion des 7è cartilages) afin de libérer en sécurité celle ci, vu les adhérences avec le médiastin.
- Ostéotomie transversale cunéiforme du sternum.
- Mise en place du filet SOUS le sternum, puis il dépasse assez pour passer le DESSUS des cotes. Il est fixé solidement à celles-ci et aux muscles inter-costaux.
- Rapprochement des pectoraux sur la ligne médiane.
A mon réveil, les premiers mots du chir. ont été : "Je ne vous ai pas mis de barre mais un filet." J’étais un peu septique sur la solidité, la résistance et surtout l'efficacité de cette toile, sachant que mon attèle n'avait pas eu raison de mon Pectus…
J'ai constaté les jours suivant le "bonheur", de ne pas souffrir comme avec la barre si douloureuse par moment.
Quelques contraintes :
Six mois sans musculation
Dormir toujours à plat dos (surtout les premiers mois)
Pourquoi ne pas généraliser alors cette technique ?
Le temps d’intervention opératoire qui correspond au décollement de la face postérieure du sternum, dans la région du médiastin (proximité du cœur), est risquée pour une déformation, à la base « non pathologique » (pas vitale).
Cette technique plus invasive, n'est pas sans risque, plus confortable pour le patient mais techniquement difficile pour le chir. en effet, le temps opératoire lors du décollement du sternum est risqué car le médiastin se trouve à proximité.
Pour ma part, les scanners comparatifs montrent un gain de 4cm entre les vertèbres et le sternum ce qui a permis à mes poumons de gagner de la place ainsi qu'a mon cœur qui à changé de morphologie, au niveau osseux le Pectus Excavatum n'existe plus
L'aspect esthétique est très correct. Morphologiquement, j'ai toujours eu des pectoraux trop développés sur l'extérieur à cause du Pectus, ce qui donne encore l'aspect d'un petit creux.
J'ai repris la musculation intensivement et je me sens très bien ce qui est le plus important pour un Pectusien !
La suite de mon histoire > ici <
La page 155 illustre bien la technique employée : > Advanced therapy in thoracic surgery
> Treillis Mersuture employé pour cette intervention <
N'oubliez jamais que chaque Pectus est différent et pour y être passé deux fois, c'est quand même loin d'être une partie de plaisir !